L'élevage, un long fleuve...pas tranquille

L'élevage est fait de passion, de rêve et de patience.
La passion pour ce magnifique animal, cette masse impressionnante faite de docilité et de complicité avec l'homme.
Le rêve de sortir un jour le champion, le crack qui va vous transporter dans un bonheur immense, sans vraiment en comprendre les raisons, parce que la génétique ne se mettra jamais en équation.
La patience parce que l'élevage est un cycle long d'au moins quatre années, entre l’insémination de la jument et le plaisir de voir le produit sur un champ de courses, et seulement si celui-ci à reçu le sésame de la qualification.
Mais c'est aussi beaucoup d'autres choses.
Les soucis de la maladie ou le pépin accidentel. Autant dire qu'il faut vite savoir administrer l'intramusculaire ou l'intraveineuse.
Les contraintes de présence sept jours sur sept, la conjointe ou le conjoint en savent quelque chose.
C'est physique quand il faut manipuler le poulain de trois mois pour lui administrer le vermifuge ou le médicament. Et aussi monter dans un van la jument et son poulain, surtout quand vous êtes seul, vous, le petit éleveur.
Qu'il neige, qu'il vente ou qu'il fasse soleil, vous arpentez chaque jour des kilomètres dans vos pâtures et cela vous entretient la forme physique.
Et c'est encore d'autres choses.
Les chevaux vous apprennent la nature.
Vous affrontez aussi l'incompréhension de votre entourage immédiat qui vous prend pour un peu fou.
Mais tout cela est balayé d'un revers de main quand vous vivez le moment de voir un de vos produits franchir le poteau en tête. Ce moment est magique, comme peu d'activité pourrait le procurer, et c'est tout simplement génial.
Alors oui, on peut se dire que l'on est un fou à certain moment et que l’on exerce une passion extraordinaire à d'autres moments.
L'élevage est devenu difficile dans cette période de baisse des enjeux ,beaucoup décrochent.
Mais tôt ou tard, la passion refera surface. On ne peut pas se défaire d'une telle passion, surtout quand elle est aussi belle.