[Etalon] Ready Cash

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Réponse de ainoa sur le sujet [Etalon] Ready Cash

Elle ne l'oublie jamais son chouchou Gribouille :) Bon anniversaire pépère :tchin:
20 Mai 2018 19:57 #61

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Réponse de Gribouille29 sur le sujet [Etalon] Ready Cash

oh ben non, en plus j'aimais tellement le voir courir!

tiens, eux aussi y ont pensé : www.paris-turf.com/actualites/joyeux-ann...-ready-cash-1-197212
Merci pour ce message de la part de : ivct
20 Mai 2018 20:45 #62

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Réponse de Gribouille29 sur le sujet [Etalon] Ready Cash

oh purée, qui est le fils, que est le père ??? :D
Merci pour ce message de la part de : ivct, iroisebleue, icare
20 Mai 2018 20:51 #63
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Réponse de iroisebleue sur le sujet [Etalon] Ready Cash

il y en a un qui ressemble encore plus à un pur sang et qui enroule moins, non ?
21 Mai 2018 04:11 #64

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Réponse de iroisebleue sur le sujet [Etalon] Ready Cash

En tout cas... deux gravures de mode... et ce Flocki... :love:
Merci pour ce message de la part de : icare
21 Mai 2018 04:14 #65

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Réponse de Eleazar sur le sujet [Etalon] Ready Cash

21 Aoû 2018 17:17 #66
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Réponse de Eleazar sur le sujet [Etalon] Ready Cash

08 Sep 2018 18:41 #67
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Réponse de caribou sur le sujet [Etalon] Ready Cash

Eleazar écrit:



Reste a vérifier les prémonitions de nostradamus...:lecture:
08 Sep 2018 19:48 #68

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Réponse de ivct sur le sujet [Etalon] Ready Cash

www.lesechos.fr/29/01/2016/LesEchosWeekE...-si-bien-son-nom.htm

Ready Cash, le crack qui porte si bien son nom

Par Christophe Donner - Les Echos Week-End | Le 29/01/2016


Ce dimanche, au Prix d'Amérique, le souvenir d'un champion à la retraite flottera sur la piste. Car le vainqueur sera probablement un de ses fils. L'écrivain Christophe Donner nous raconte l'histoire extraordinaire de Ready Cash, ce cheval hors catégorie. L'occasion de découvrir les secrets des haras.


Considérée comme quasi certaine par les experts, la victoire de Bold Eagle, ce dimanche dans le Prix d'Amérique, consacrera la suprématie de son père, Ready Cash, sur l'élevage de trotteurs européens. Bien que le superchampion soit «à la retraite", c'est encore son nom qu'on prononcera à l'arrivée. La victoire probable de l'un de ses fils viendra ajouter une nouvelle page à son mythe.

Car de mémoire d'éleveur, on n'a jamais vu un étalon aussi prodigieux. Depuis qu'il fait la monte au haras de Bouttemont, dans le pays d'Auge, il a donné, la première année, les deux meilleures pouliches de la génération (Axelle Dark et Avila); la deuxième année, les trois meilleurs poulains de cette génération (Bold Eagle, Bird Parker et Brillantissime); en décembre dernier, le Critérium de 3 ans revenait encore à un fils de Ready Cash (Charly du Noyer), et ça continue avec la dernière génération des trotteurs, puisque Django Rif, qui a remporté le premier classique réservé aux 2 ans, est aussi un des fils de Ready Cash. S'il vous prend l'envie de devenir propriétaire d'un trotteur, et si vous voulez avoir une chance de «toucher un crack», ou simplement un bon cheval, ne serait-ce qu'un gagnant à Vincennes, c'est parmi les fils et les filles de Ready Cash que vous devez chercher.

Qu'a-t-il de plus que les autres? Une force hors du commun, un concentré d'énergie que ceux qui l'ont monté n'ont jamais ressenti sur un autre cheval. Bai foncé, dépourvu de balzanes, crinière de geai, un toupet aux pointes rousses dissimulant une petite étoile blanche sur le chanfrein, il n'est pas très grand (1m65), quand sa grand-mère, Docéanide du lilas, fut l'une des plus petites juments de Vincennes. Mais c'est probablement de ces proportionsqu'il tient sa force, de cet équilibre entre la musculature et l'ossature, c'est ça qui lui a donné ce changement de vitesse, instantané, décourageant pour les autres. De mémoire de turfistes, on n'a jamais vu une telle accélération sur deux cents mètres, elle donnait à ses fins de courses un caractère spectaculaire qui a enflammé les tribunes de Vincennes comme jadis Jamin ou Ourasi. «Ce n'est pas un cheval, comme le dit son soigneur, Christophe Toulorge, c'est un chef-d'oeuvre.»

Au départ, ce n'était pourtant pas le croisement du siècle, même si ses deux parents avaient été très bons en course. C'est après coup, comme souvent, en y regardant de plus près, qu'on a compris la nature miraculeuse du produit. Son père, Indy de Vive était issu du meilleur sang américain, et surtout ses deux parents lui offraient la rencontre du sang magique de Roquépine (triple vainqueur du Prix d'Amérique). Depuis, certains éleveurs cherchent à recomposer le cocktail. Ils sont souvent déçus. «On n'a peint qu'une seule fois la Joconde», insiste Christophe Toulorge.

En vérité, le hasard a joué un grand rôle dans la naissance de Ready Cash, Pierre Tébirent, son éleveur, ayant décidé de quitter la froide Normandie pour s'installer dans des terres plus clémentes de la Mayenne. Un haras venait de s'installer non loin de sa nouvelle maison, ses propriétaires proposaient le jeune étalon Indy de Vive pour un bon prix. Tébirent y a envoyé sa jument, et voilà comment Ready Cash est né le 20 mai 2005 au haras de la Fesnière, en Mayenne. On a tout de suite compris qu'il n'était pas comme les autres. Force, énergie, caractère, il l'a montré immédiatement en arpentant son pré, jour et nuit, à une allure folle, en compagnie de sa mère qui n'arrivait pas à le canaliser. Après un sérieux débourrage, des semaines de dressage et six mois de travail, l'entraîneur Philippe Allaire pouvait déclarer solennellement à Pierre Tébirent: «C'est le cheval de ta vie!"

L'arrière-grand-mère, puis le fils

Pierre connaissait Philippe comme un garçon prudent, pas ramenard pour deux sous. S'il affichait une telle confiance, c'est que l'affaire était sérieuse. Car Philippe Allaire en avait déjà entraîné des champions: à 18 ans, alors qu'il travaillait encore chez son père (Pierre Allaire, l'entraîneur d'Une de Mai et des chevaux d'Alain Delon), il avait préparé Grandpré, futur vainqueur du Prix d'Amérique 1978. Quinze ans plus tard, entraîneur à son compte, il finissait deuxième du Prix d'Amérique 1993 avec Ukir de Jemma. Il avait aussi entraîné Gai brillant, Kesako Phédo, tous des champions... Mais avec Ready Cash, c'était différent, si Philippe Allaire l'a dressé, façonné, entraîné et fait gagner avec autant d'intuition, c'est aussi parce qu'il avait entraîné, drivé et fait gagner sa mère, comme il avait drivé et fait gagner l'arrière-grand-mère de Ready Cash, Océanide. C'était il y a trente ans, à Vincennes, et après la course; lui et Pierre Tébirent, avaient voulu acheter cette Océanide. Le propriétaire avait refusé.

Voilà ce qui ne laisse pas de fasciner dans la vie des courses: la fusion des héritages. Les hommes transmettent aux animaux des vices et des vertus que les chevaux refilent aux hommes, de générations d'entraîneurs en lignées de chevaux. C'est à ce moment-là que l'expression «homme de cheval" prend tout son sens. Ready Cash a remporté toutes les grandes courses françaises, dont deux Prix d'Amérique, en 2011 et 2012, il a battu à peu près tous les records, de vitesse et de gains (il est à ce jour le trotteur français le plus riche de l'histoire), mais au-delà des chiffres, c'est l'impression qu'il a créée en course, sa puissance et sa vitesse pure qui ont marqué les esprits. Et s'il a remporté 40 victoires, c'est de son coup de reins dans le Prix de France 2011, de sa ligne droite dans le Prix de Paris 2013 dont le public de Vincennes se souviendra. Sans oublier cette ultime promenade de santé contre l'élite européenne dans le Prix d'Eté 2013 : on avait l'impression qu'il n'était pas de la même espèce que les autres. Avant lui, aucun cheval n'avait produit une telle sensation d'aisance et de supériorité. Ready Cash fut le plus grand de tous.

Quand Philippe Allaire annonce à Pierre Tébirent qu'il a le cheval de sa vie, il parle aussi de la sienne. Ready Cash a changé la vie de Philippe, il est en train de faire sa fortune. Car si Allaire ne possède au départ «que» 25% du cheval, il a su gérer les bénéfices de ce quart de crack, en commençant par acheter un haras sur les meilleures terres de Normandie. Celles de Bouttemont avaient été laissées en jachère durant plusieurs décennies, Philippe Allaire les a «réveillées" avant d'y installer Ready Cash, ses trois fils étalons, les quelques bonnes juments qu'il avait. Il a fait naître la plupart des poulains qu'il entraîne aujourd'hui sur des pistes qu'il a remises en parfait état. Avec son épouse Gitte qui gère le haras, Christophe Toulorge - le fidèle des fidèles - qui s'occupe de l'élevage avec une brigade de lads sérieux et fiers d'en être, Philippe Allaire est à la tête d'une des entreprises les plus florissantes du moment. Le monde des courses ne bruisse que de son extraordinaire réussite. Le secret? C'est simple: il ne suffit pas d'avoir le crack étalon, le meilleur des entraîneurs, les employés les plus dévoués, les terres les plus riches, il faut avoir tout ça à la fois.

Trois fois sa valeur d'il y a sept ans!

Et ne pas trop se presser d'empocher la mise. Au lendemain du Critérium des Jeunes que Ready Cash remportait à Vincennes en 2008, les premières propositions d'achat sont arrivées: 1 million d'euros. Pierre et Philippe déclinent l'offre, gentiment, et bien leur en a pris, puisque, un an et quelques victoires plus tard, ils peuvent syndiquer la carrière d'étalon du cheval sur la base de 3,5 millions d'euros. C'est une pratique bien connue du milieu: le ou les propriétaires d'un cheval reconnu apte à la reproduction peuvent mettre en vente «la carrière d'étalon" de leur cheval. Pour ça, ils émettent des actions, comme pour une société cotée en Bourse. Sous la gestion du courtier Frédéric Sauque, Ready Cash fut syndiqué en 2008 sur la base de 90 parts, à 37500 euros la part. Chacune des parts de la carrière d'étalon donne droit à une saillie gratuite par an, pour toute la durée de vie de l'étalon. En plus de la recette des saillies vendues à l'étranger, les propriétaires se réservent aussi les gains en courses si le cheval continue de courir.

Pour Ready Cash, le prix de la saillie fut fixé à 10000 euros, de telle sorte qu'un détenteur de part pouvait compter rembourser son investissement en quatre ans, avant de commencer à toucher les 10000 euros annuels, comme une rente, pendant toute la vie de l'animal. Mais l'histoire en a décidé autrement puisque, dans les années qui ont suivi sa syndication, le champion n'a cessé de remporter des victoires, devenant un «crack», ce qui fit grimper le prix de la saillie pour atteindre aujourd'hui 22000 euros. Officiellement, car ces saillies étant introuvables sur le marché, elles se négocient en dehors de la syndication, à 25000 ou 30000 euros. On a d'ailleurs vendu récemment une part de l'étalon Ready Cash 115000 euros, trois fois la valeur d'il y a sept ans! Ceux qui ont eu la chance ou le flair de participer à la première syndication de 2008 en ont déjà tiré plus de 100000 euros. Chacune de ces parts va continuer de rapporter entre 25000 et 30000 euros par an... sachant que l'animal peut vivre encore vingt ans. En extrapolant, c'est près de 40 millions d'euros que Ready Cash aura fait gagner à l'ensemble de ses propriétaires. Sans compter la recette de la vente des saillies à l'étranger - une centaine cette année - qui bénéficie exclusivement à ses trois premiers propriétaires, Philippe Allaire, Pierre Trébirent et Pascal Berthou. C'est potentiellement une vingtaine de millions d'euros supplémentaires que rapportera la semence de Ready Cash dans les vingt ans à venir.

Les trotteurs n'ont pas toujours mené de front une carrière de course avec une carrière d'étalon. C'est une nouveauté généralisée par le grand manitou des courses, l'entraîneur-propriétaire-driver-éleveur Jean-Pierre Dubois, dans les années 80 (voir encadré). Est-ce que l'activité sexuelle change le cheval? Est-ce que ça lui monte à la tête? Tout le monde a son opinion. Ce qui est sûr, c'est qu'au retour de sa première saison de monte, Ready Cash devint très compliqué en course. Difficile. Il se tendait aussitôt qu'il entrait en piste et son driver n'arrivait plus à le détendre. Il gagnait encore des courses, mais il en perdait, et pas des moindres: le Critérium continental, le Prix de l'Atlantique et, la pire de ses défaites, en janvier 2010, pour sa première participation au Prix d'Amérique. Déséquilibré par un changement de ferrure, il se met au galop dans la plaine de Joinville, perdant toute chance, avant de se promener derrière les autres, comme pour montrer aux 30000 spectateurs de Vincennes qu'il est déjà le meilleur. Suivent deux courses cauchemardesques à Enghien et au Critérium des 5 ans. Cette course-là, il ne peut pas la perdre, il ne doit pas la perdre, et il la perd pourtant. Ready Cash est-il cuit?

Toucher un crack. C'est le même mot qu'on emploie quand on est touché par la grâce. On ne sait pas trop d'où ça vient, si on le mérite, et le trac peut vous prendre, la peur de mal faire, de gâcher cette chance qui vous tombe dessus. C'est devant cette épreuve-là qu'on sait si vous méritez ou pas ce qui vous arrive. Philippe Allaire va montrer aux uns et aux autres, et à son père, qu'il est à la hauteur de cette chance-là.

La scène se passe le 4 septembre 2010, à Vincennes, le Critérium de 5 ans vient de se courir et Ready Cash vient d'être disqualifié. Philippe décide que ça suffit. Il en parle à Tébirent, qui lui dit: «D'accord, fais comme tu veux", comme il lui a toujours dit. Comme si l'orgueil suprême consistait à se montrer le plus humble des hommes, Philippe Allaire va trouver Thierry Duvaldestin, un jeune entraîneur, dont il apprécie le talent et la personne, et lui propose de s'occuper de Ready Cash. Plus stupéfait qu'hésitant, Duvaldestin demande à réfléchir. Comme si on avait besoin de réfléchir avant de toucher le gros lot! Certes, il faut prendre certaines dispositions, savoir, par exemple, à quelle banque on va déposer le chèque mais on ne réfléchit pas, on le prend. Et Duvaldestin le prend: c'est lui qui, à partir de maintenant, va entraîner le cheval jusqu'à la fin de sa carrière. Il lui fera gagner deux Prix d'Amérique, une quinzaine d'autres courses et plus de 3 millions d'euros. Lors du Prix d'Amérique 2014, sous une pluie battante, et alors qu'il semblait s'envoler vers la victoire, Ready Cash se prend le galop dans le dernier tournant et les commissaires le disqualifient. C'est là que s'achèvera sa carrière de compétiteur hors norme.

2015, l'heure de la retraite sonne

Dès lors, il va se consacrer exclusivement à son métier d'étalon au haras de Bouttemont. Il retrouve son dresseur et entraîneur des premiers jours, Philippe Allaire, qui le reprend en piste, pour le maintenir en forme, sans penser à mal. Sauf qu'un beau matin... La scène se passe au début du mois de janvier 2015, sur la piste du haras, Philippe Allaire est au sulky de Ready Cash et en trottant, gentiment, un peu moins gentiment, il finit par admettre que son cheval a retrouvé l'entrain de sa jeunesse: il vole. N'est-ce pas la pire des frustrations que d'avoir le meilleur cheval et de ne pas le faire courir? Si. Alors il sort son portable et appelle Gitte, il lui demande de l'engager dans le Prix de France - la revanche du Prix d'Amérique. On le donnait pour retraité, ce sera un retour à la Mohamed Ali. Gitte va sur Internet pour enregistrer le cheval. Trop tard: les inscriptions sont closes depuis la veille. «Je peux appeler la société des courses, suggère-t-elle, ils seront ravis d'accorder une dérogation à Ready Cash." «Non, laisse tomber. C'est un signe. C'est peut-être mieux comme ça..." Et voilà comment il fut mis définitivement fin à la carrière de course de Ready Cash.

Philippe Allaire va pouvoir se consacrer entièrement à l'entraînement des fils et des filles de son champion. Brillantissime domine la génération à 2 ans et à 3 ans. Il est syndiqué sur la base de 35000 euros la part. Bird Parker, également entraîné par Allaire, remporte les deux plus grandes courses au trot monté: le Saint-Léger des trotteurs, à Caen, et le Prix de Vincennes, avant de s'envoler vers la victoire dans le Critérium des 4 ans à l'attelé, et prendre ainsi la place de son frère au sommet de la génération.

C'est alors qu'arrive, avec à peine un peu de retard, Bold Eagle, troisième fils de Ready Cash. Celui-là n'est pas né chez Allaire, mais chez Jean-Etienne Dubois - son entraîneur et son driver -, le fils de Jean-Pierre Dubois, maître d'un empire hippique qu'il a entièrement bâti de ses mains. Des haras partout dans le monde et, surtout, 7 des 10 meilleurs étalons trotteurs du moment lui appartiennent à lui ou à ses fils. Il ne leur manque que le meilleur: Ready Cash. Jean-Etienne Dubois lui envoie sa bonne jument Reethi Rah Jet (Jet comme Jean-Etienne), le poulain qui naît, Bold Eagle, ne l'enthousiasme pas plus que ça. Pourtant, après des débuts laborieux, cet aigle plein de bravoure enchaîne les victoires mais, étrangement, il n'impressionne pas Jean-Etienne, homme blasé par la réussite. A court de liquidités, il décide de le mettre en vente.

Bold Eagle, digne fils de son père?

Le prix qu'il en demande tracasse le monde hippique: 500000 euros, c'est trop ou pas assez. Méfiant, Philippe Allaire décline la proposition sans même essayer le cheval. Il faut dire que des descendants de Ready Cash de cet âge, il en a plusieurs à la maison, et ne peut pas penser qu'il puisse y en avoir un encore meilleur. Les plus grandes fortunes de Vincennes sont sollicitées pour acheter le cheval. Toutes refusent. Jusqu'à ce que Pierre Pilarski, modeste propriétaire, mais passionné de courses depuis longtemps, se voit proposer l'affaire. Pilarski a fait fortune dans la restauration rapide, rapide comme la décision qu'il prend: il fait le chèque. Le cheval est à lui. Des écuries de Vincennes aux chics haras normands, on est persuadé que «les Dubois ont encore trouvé un pigeon».

Et bien, depuis que le pigeon se l'est fait refiler, l'aigle vole de bonheur en bonheur. Près de 1 million d'euros de gains en course, syndiqué sur la base de 50000 euros la part, il a déjà rapporté à son propriétaire dix fois sa mise. Il est le grandissime favori du Prix d'Amérique. Avec cette rumeur qui enfle à chacune de ses stupéfiantes victoires: Bold Eagle est peut-être meilleur que Ready Cash! Voilà le poids qui pèsera dimanche sur les épaules de son driver, Franck Nivard : placer sur le toit du monde hippique un aigle courageux. Mais qu'on se rassure, le vainqueur du Prix d'Amérique 2016, si ce n'est Bold ce sera son frère, Bird Parker, lui aussi engagé. Ces deux oiseaux vont faire le spectacle, et rendront ainsi le plus bel hommage à leur père.


L'incontournable Monsieur Dubois

Il a aujourd'hui 75 ans et continue de driver en course (moins bien qu'avant). Pionnier dans l'élevage des trotteurs, il a révolutionné le trot français en allant faire saillir ses juments par des étalons américains. Sur cette idée de génie et grâce à l'autorisation exceptionnelle des autorités qui ont assez vite refermé les portes du « stud-book " derrière lui, Jean-Pierre Dubois (photo ci-contre) a fondé un élevage miraculeux. Lui et ses fils, Jean-Etienne et Jean-Philippe, et désormais ses petits-fils, possèdent les meilleurs étalons français mais aussi les meilleures juments, les meilleures terres. On ne compte plus les haras appartenant à «la famille Dubois", tant en France qu'à l'étranger. Si on veut parler de fortune faite dans les courses de trot, c'est à eux qu'il faut se référer. Ils ont éclipsé les grandes familles régnantes d'après-guerre qu'étaient les Viel, les Ballière, les Bellaigue.


Combien coûte un trotteur

Pour 500 euros, on peut acquérir un yearling (poulain d'un an) en vente aux enchères, aux origines quelconques. A l'opposé, un beau yearling bénéficiant d'un pedigree irréprochable (un fils de Ready Cash et d'une mère issue de Coktail Jet, par exemple) pourra atteindre 200000 euros. Un pari considérable, sachant que le poulain n'a pas encore couru.Pour l'entraînement, il faudra compter entre 1000 et 1500 euros de pension par mois, selon qu'il est confié à un entraîneur «de province" ou un «parisien» du top 10. Hors frais de transport, de ferrage et, surtout, de vétérinaire. Pour rembourser ses frais, un cheval «utile" devra gagner plus de 25000 euros en course dans l'année, sur lesquels il faudra reverser 15% des gains à l'entraîneur et 7% au jockey. Il pourra courir jusqu'à l'âge de 10 ans. Environ 11000 trotteurs naissent chaque année en France, environ 4500 sont qualifiés. Pour avoir le droit de disputer des courses, ils doivent parcourir 2000 mètres au trot, en moins de deux minutes 45. L'ensemble des trotteurs français totalisent en fin de carrière environ 220 millions d'euros, soit une moyenne de 50000 euros par cheval. Dans chaque génération, on ne compte qu'une dizaine de chevaux totalisant en fin de carrière plus de 500000 euros de gains en course.Pour devenir étalon, un cheval de course ne doit pas seulement avoir rapporté beaucoup d'argent, il doit avoir remporté les courses qualificatives (appelées Groupe I, Groupe II, Groupe III), ou y avoir figuré plusieurs fois. Les juments aussi doivent avoir remporté au moins une course pour obtenir le droit d'engendrer un poulain.Le prix d'une saillie est très variable: de 500 à 30000 euros.En France, les étalons n'ont droit qu'à 100 saillies par an. Aucune limite pour l'étranger.


Les premiers «produits» de Ready Cash

Les descendants (produits, dans le jargon) du jeune étalon Ready Cash ont été achetés, lors d'une vente organisée par Arqana, par... Thierry Duvaldestin et Philippe Allaire (photo). C'était en septembre 2011, et Arqana mettait en vente une quinzaine de produits. Une des plus belles affaires fut l'achat pour 17000 euros d'Alto de Viette qui a rapporté à ce jour plus de 270000 euros. Suivra celui d'Atlas de Joudes par Philippe Allaire, pour 40000 euros, il a rapporté presque autant que son frère. Tous les deux devenant étalons. Au cours de la même vente, quelques minutes plus tard, Thierry Duvaldestin allait acquérir Avila pour 52000 euros. Philippe Allaire partant avec Axelle Dark pour 32000 euros. Les deux pouliches rapporteront 480000 euros et 580000 euros à leur propriétaire respectif.

Par Christophe Donner
"all we are:just a dust in the wind"
Merci pour ce message de la part de : titiduc, Odyssee, Eleazar, kankan
17 Nov 2018 16:25 #69

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Réponse de Eleazar sur le sujet [Etalon] Ready Cash

17 Nov 2018 20:30 #70
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