Une pensée pour eux, aussi...

Ils furent tellement nombreux, anonymes et innocents, à vivre leur enfer sur la terre.

Je trouve cette image d'une tristesse infinie...

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Saviez-vous que Winston Churchill, révolté de voir les bouchers abattre les chevaux importés devenus "inutiles", avait décidé, après l'armistice, le rapatriement des chevaux britanniques ? Visiblement, de part et d'autre du channel, on n'avait pas la même compréhension de ses paroles restées célèbres : “L’extérieur du cheval exerce une influence bénéfique sur l’intérieur de l’homme.”

Le total des pertes des effectifs équins français atteignit le chiffre de 1 140 000 à mettre en relief avec le sacrifice de 1 400 000 soldats (1 397 800) lors de la Grande Guerre..

Il y eut, aussi, pendant longtemps, des chevaux de mine qui ne furent pas non plus très heureux, c'est le moins qu'on puisse en dire... Zola eut des mots simples et justes pour les évoquer dans Germinal :

"C'était Bataille, le doyen de la mine, un cheval blanc qui avait dix ans de fond. Depuis dix ans, il
vivait dans ce trou, occupant le même coin de l'écurie, faisant la même tâche le long des galeries
noires, sans avoir jamais revu le jour. Très gras, le poil luisant, l'air bonhomme, il semblait y couler
une existence de sage, à l'abri des malheurs de la-haut. Du reste, dans les ténèbres, il était devenu
d'une grande malignité. La voie où il travaillait avait fini par lui devenir si familière qu'il poussait
de la tête les portes d'aérage, et qu'il se baissait, afin de ne pas se cogner, aux endroits trop bas. Sans
doute aussi il comptait ses tours, car lorsqu'il avait fait le nombre réglementaire de voyages, il
refusait d'en recommencer un autre, on devait le conduire à la mangeoire. Maintenant, l'âge venait,
ses yeux de chat se voilaient parfois d'une mélancolie. Peut-être revoyait-il vaguement, au fond de
ses rêvasseries obscures, le moulin où il était né, près de Marchiennes, un moulin planté sur les
bords de la Scarpe, entouré de larges verdures, toujours éventé par le vent. Quelque chose brûlait en
l'air, une lampe énorme, dont le souvenir exact échappait à sa mémoire de bête. Et il restait la tête
basse, tremblant sur ses vieux pieds, faisant d'inutiles efforts pour se rappeler le soleil."

JORKY77 écrit: Il y eut, aussi, pendant longtemps, des chevaux de mine qui ne furent pas non plus très heureux, c'est le moins qu'on puisse en dire... Zola eut des mots simples et justes pour les évoquer dans Germinal :

"C'était Bataille, le doyen de la mine, un cheval blanc qui avait dix ans de fond. Depuis dix ans, il
vivait dans ce trou, occupant le même coin de l'écurie, faisant la même tâche le long des galeries
noires, sans avoir jamais revu le jour. Très gras, le poil luisant, l'air bonhomme, il semblait y couler
une existence de sage, à l'abri des malheurs de la-haut. Du reste, dans les ténèbres, il était devenu
d'une grande malignité. La voie où il travaillait avait fini par lui devenir si familière qu'il poussait
de la tête les portes d'aérage, et qu'il se baissait, afin de ne pas se cogner, aux endroits trop bas. Sans
doute aussi il comptait ses tours, car lorsqu'il avait fait le nombre réglementaire de voyages, il
refusait d'en recommencer un autre, on devait le conduire à la mangeoire. Maintenant, l'âge venait,
ses yeux de chat se voilaient parfois d'une mélancolie. Peut-être revoyait-il vaguement, au fond de
ses rêvasseries obscures, le moulin où il était né, près de Marchiennes, un moulin planté sur les
bords de la Scarpe, entouré de larges verdures, toujours éventé par le vent. Quelque chose brûlait en
l'air, une lampe énorme, dont le souvenir exact échappait à sa mémoire de bête. Et il restait la tête
basse, tremblant sur ses vieux pieds, faisant d'inutiles efforts pour se rappeler le soleil."

Je me souviens que gosse à l’école communale il y a pas mal d’années, j’avais pleuré en lisant ce passage… merci

ben moi je pleure maintenant ... pauvres chevaux & pauvres humains ...l'enfer sur terre ...
je vs propose d'aller voir les mustangs , très belle vidéo ...et pour ceux-là , non plus , on ne sait pas quel sera leur devenir ...tout est possible : le meilleur comme le pire .. en attendant ils sont libres ...profitons ....♥

TorontoPat écrit:
Je me souviens que gosse à l’école communale il y a pas mal d’années, j’avais pleuré en lisant ce passage… merci

Et moi donc... J'ai retrouvé ça, dans la gazette de mon pays natal. Il y a toujours eu des gens de coeur, même s'ils ne sont pas les plus nombreux...

www.lejsl.com/edition-montceau/2019/05/0...ier-cheval-des-mines