source equidia "dans le rétro"
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Comment vivez-vous votre vie de jeune retraitée ?
"Ça va très bien mais ça fait un grand vide. J’ai pris énormément de coups sur la fin de l’année 2022 et même cet hiver malgré le fait que j’ai effectué un bon meeting. C’était un grand soulagement d’arrêter. J’avais décidé d’aller jusqu’au bout et je me suis battue pour y arriver. Ceci dit, 10 jours avant ma dernière réunion je suis tombée, j’ai dû être hospitalisée et opérée. Les médecins me conseillaient déjà d’arrêter et je ne voulais pas arrêter ma carrière sur une chute. Là, j’ai raccroché sur une victoire, c’est exactement ce que je voulais. Avec tout cela j’ai eu besoin de me reposer, de soigner le corps et l’esprit avant de me reconvertir".
Quel est le meilleur cheval auquel vous ayez été associée ?
"C’est difficile, j’ai monté de bons chevaux. C’est sans doute quand Jean-Paul Gallorini me faisait monter que j’ai été associée à mes meilleurs partenaires. Je pense à Turkish Junior, Mandali par exemple. Want of a Nail a également été l’un de mes meilleurs chevaux en classe pure mais c’est difficile de ne donner qu’un seul cheval".
Quel est le cheval le plus cher à votre cœur ?
"Il y en a plusieurs mais pour n’en citer qu’un : Kayanoura. J’ai eu la chance de devenir copropriétaire de la jument et de la faire pouliner. Ensuite j’ai eu la chance de monter son premier produit, Riskaya. C’était une belle histoire !".
Quel est le cheval que vous auriez aimé monter en course ?
"J’aurais aimé monter un cheval de Groupe I, un cheval de Grand Steeple surtout !"
Y-a-t-il une victoire qui vous a marquée ?
"Mes deux Grand Cross de Pau. C’est une course très dure que j’ai gagnée par deux fois. Je ne me suis jamais considérée comme un jockey de cross mais c’est vrai que cette épreuve m’a réussie. C’est une course mythique et avoir réussi à la remporter deux fois c’est incroyable et je suis très fière".
Y a-t-il une course que vous rêviez de remporter ?
"Mon rêve était de gagner un Groupe I. Cela aurait été la cerise sur le gâteau. J’en ai toujours rêvé ! J’ai été deuxième plusieurs fois mais c’était comme une victoire pour moi".
Quelle est la plus belle rencontre de votre carrière ?
"Durant toute ma carrière, Didier Guillemin a été comme mon père. Puis en plat, j’ai été soutenue par les entraîneurs espagnols comme Angel Imaz Beloqui et Sergio Vidal Santos. Plus jeune, Jean-Paul Gallorini et David Windrif m’ont fait débuter à Auteuil. Sur la fin j’ai rencontré Patrice Quinton. Nous sommes même devenus amis. On s’appelle régulièrement et il m’a toujours dit qu’il aurait aimé que nous nous rencontrions plus tôt. Notre collaboration a commencé avec Sainte Turgeon en 2019. Depuis, il a toujours essayé de me donner ses meilleures cartouches".
Quelle est votre plus grande fierté ?
"L’ensemble de ma carrière et la durée. J’étais étonnée de voir que de grands entraîneurs me faisaient encore confiance sur mes dernières années, et ce malgré le renouvellement des jockeys. En outre, la décharge m’a aidé dans ma prolongation. Même à la fin de ma carrière, je suis fière de savoir que Guillaume Macaire et François Nicolle me confiaient encore de bons partants".
Avez-vous des regrets ?
"Oui bien sûr, il n’y a que si on reste dans les tribunes qu’on ne commet pas d’erreurs. On en fait tous, mais maintenant les regrets sont effacés, je me rappelle plus des bons souvenirs que des erreurs".
Que pensez-vous de la nouvelle génération de professionnels ?
"Je m’entendais très bien avec les jeunes jockeys. Il y avait beaucoup de respect et je recevais régulièrement des messages quand je tombais. Je vois de nombreux jeunes commencer à prendre les commandes. Il y a un moment où les jeunes prennent la relève et on est véritablement dans cette période. Je n’ai pas travaillé avec beaucoup de jeunes entraîneurs car ils font monter les équipes qui travaillent pour eux le matin, ce qui est vraiment top. Toutefois, je trouve que jeunes jockeys et entraîneurs ont beaucoup de réussite".