Gestüt Schlenderhan

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Gestüt Schlenderhan a été créé par ivct



Gebhard Apelt : « In Swoop est meilleur que Manduro ou Shirocco »
JDG
Article de fond ;
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" Notre haras est connu pour avoir un ratio de black types par naissances de tout premier plan. Un des meilleurs au monde. "
actualité : In Swoop



En près d’un siècle, jamais un lauréat du Derby allemand (Gr1) n’était passé aussi près de la victoire dans le Prix de l’Arc de Triomphe (Gr1). Pour Gebhard Apelt, le directeur du Gestüt Schlenderhan, In Swoop est un champion. Et il nous a expliqué pourquoi.

Le Gestüt Schlenderhan a élevé et/ou fait courir des chevaux de premier plan comme Manduro (Prince of Wales’s Stakes, Prix Jacques Le Marois & Prix d’Ispahan, Grs1), Oleander (Grosser Preis von Baden, trois fois, Grosser Preis von Berlin, deux fois, troisième de l’Arc), Shirocco (Coronation Cup, Derby allemand, Gran Premio del Jockey Club & Breeders' Cup Turf, Grs1), Ivanhowe (Doomben Cup, Ranvet Rawson Stakes, Grosser Preis von Baden & Grosser Preis von Bayern, Grs1)… et bien d’autres. Gebhard Apelt annonce : « Je pense qu’In Swoop (Adlerflug) est meilleur qu’eux. À 3ans, il a déjà un rating Timeform de 122. Au même âge, c’est mieux que tous ces remarquables compétiteurs que vous venez de citer. Ces derniers sont arrivés au sommet à 4 et 5ans. In Swoop est certainement un excellent cheval en devenir : il n’y a aucun élément de précocité dans son pedigree proche. Ce qu’il a réalisé, pour l’instant, c’est sur sa qualité. »

La réussite des lignées allemandes à Chantilly. Ces dernières décennies, il apparaît que les origines allemandes réussissent mieux dans les mains des entraîneurs cantiliens que chez leurs confrères de Newmarket. Gebhard Apelt réagit : « Les conditions d’entraînement à Chantilly sont très supérieures à celles que l’on peut trouver en Allemagne. Par le passé, certains entraîneurs ont été tentés de pousser certains produits de Monsun (Königsstuhl), qui montraient de la classe à 2ans [en Angleterre notamment, ndlr]. Mais si vous les poussiez à cet âge, il était difficile de les garder sains à 3ans. Il faut donc les préserver dans leurs jeunes années. Et cela, les entraîneurs français savent le faire. Je pense à Monsieur Fabre par exemple. Avec les chevaux de tenue, il faut savoir être patients. Mais la patience est onéreuse. Cependant, il faut être capable de fixer des objectifs. Si vous voulez gagner les grandes courses européennes – et les plus prestigieuses comme l’Arc sont sur 2.400m – vous n’avez pas d’autres choix que de faire preuve de patience. Le Gestüt Schlenderhan vise ce type d’épreuves et les Derby... »

2020, un bon cru. Gebhard Apelt détaille : « À ParisLongchamp, les jeunes de la famille Von Ullman étaient présents pour soutenir In Swoop. Ils représentent la sixième génération et veulent poursuivre le travail de leurs aînés. L’an dernier, nous avons fêté les 150 ans du haras. » Entre 1920 et 2019, aucun des 14 partants de l’élevage n’avait fait mieux que troisième (Tiger Hill en 1998 et Oleander en 1929). Gebhard Apelt poursuit : « Dans l’Arc, In Swoop n’a pas été très chanceux. Il termine près du gagnant. Avec plus de train, la course aurait plus été à son avantage. La génération de 3ans née en Allemagne est bonne. Dans le Derby allemand (Gr1), notre élève In Swoop devance Torquator Tasso – lui aussi par Adlerflug – qui est marqué du sceau de la maison [la mère de ce dernier, une jument du Schlenderhan, a momentanément été louée à un autre éleveur pour produire le deuxième du Derby, ndlr]. Torquator Tasso a remporté le Grosser Preis von Berlin (Gr1) face aux chevaux d’âge. À l’échelle européenne, je pense que leur père Adlerflug peut prendre une place grandissante. » Par le passé Schlenderhan a accueilli en son sein un certain nombre d’étalons têtes de liste en Allemagne, comme Monsun (Königsstuhl), quatre fois champion sire outre-Rhin, Oleander (Prunus), neuf fois titré ou encore Birkhahn (Alchimist) et Tertullian (Miswaki).

L’énigme Monsun. Gebhard Apelt a bien connu Monsun pour l’avoir fréquenté au quotidien tout au long de sa carrière d’étalon. À défaut d’être un champion (bien qu’il fût un très bon compétiteur) ou d’avoir un pedigree parfait, il s’est révélé être un grand étalon. Gebhard Apelt détaille : « S’il n’était pas le meilleur, Monsun était par contre d’un courage irréprochable. Dans le Derby allemand, il a été battu par Lando (Acatenango), un champion en bon terrain, mais qui perdait tous ses moyens dans le souple. Monsun, de son côté, donnait toujours tout, même lorsque les conditions de course jouaient contre lui. Il n’a jamais eu une mauvaise performance dans sa carrière et cela m’impressionnait beaucoup à l’époque. S’il était régulier en terrain ferme, Monsun était nettement supérieur sur une piste pénible. En terrain souple, en Allemagne, on peut dire qu’il était imbattable. Et c’est ce qu’il a transmis, cette capacité à se dépasser, ce remarquable tempérament. » Beaucoup de fils de Monsun n’ont pas réussi au haras. Gebhard Apelt réagit : « Jusque dans les années 1980, en dehors de Baden-Baden, tous les Groupes allemands étaient fermés aux étrangers. Nous vivions en vase clos. Monsun est né dans les années 1990, avec un pedigree totalement allemand et indemne de toute influence étrangère. Rapidement, nous nous sommes rendu compte qu’il connaissait une réussite toute particulière avec les descendantes de Northern Dancer (Nearctic), lesquelles étaient le produit de l’ouverture des courses allemandes. Cette rencontre de sang différent a connu une réussite exceptionnelle. Un peu comme quand les fils de Northern Dancer sont arrivés en Europe. Mais les fils de Monsun, tous porteurs du sang de Northern Dancer, n’apportaient pas le même effet d’hétérosis que leur père. Et c’est pourquoi aucun n’a jusqu’à ce jour atteint la même réussite au haras que leur géniteur, malgré leurs exceptionnelles qualités en piste. »

La réussite d’Adlerflug. Le père d’In Swoop officie dans le haras qui l’a vu naître et qui a aussi vu naître son fils. Gebhard Apelt détaille : « Cela fait maintenant trois ans qu’Adlerflug (In the Wings) est revenu faire la monte au Gestüt Schlenderhan [après sept saisons au Gestüt Harzburg, ndlr]. Sa jumenterie a commencé à s’améliorer récemment, grâce à la réussite de sa production en piste. C’est un étalon qui donne des chevaux qui n’ont pas peur d’aller sur des pistes pénibles. Et à ce titre, le dernier Qatar Prix de l’Arc de Triomphe (Gr1) allait dans le sens d’In Swoop. Nous espérons qu’il recevra plus de juments étrangères à présent. À 10.000 €, il représente un très bon rapport qualité-prix. Très signé par son père In the Wings (Sadler’s Wells), il croise bien avec les juments fortes, avec de l’os. » Adlerflug à un taux de black types par partants de 16 %, soit un des meilleurs en Europe quand on le compare à ceux de Dubawi (14,55 %), Frankel (17 %) ou Shamardal (10,58 %), même si Galileo (20 %) semble indétrônable, lui qui est issu d’une souche Schlenderhan (celle d’Astreblute, ancêtre directe d’Urban Sea) ! Issu d’un père et d’une mère lauréats classiques sur 2.400m, In Swoop n’en a pas moins une véritable capacité d’accélération. Gebhard Apelt explique : « Cette qualité lui vient de son ascendance paternelle. Adlerflug avait beaucoup de classe, et de la vitesse aussi. Il avait gagné le Derby Allemand (Gr1) de sept longueurs. À 4ans, il a été malheureux troisième dans le Prix Ganay (Gr1) de Vision d’État (Chichicastenango). Adlerflug, lui-même un produit du Gestüt Schlenderhan, est issu d’une mère par Last Tycoon (Try my Best). Ce dernier est lauréat des King’s Stand Stakes et des Nunthorpe Stakes. C’est lui qui est la source de vitesse dans le pedigree d’In Swoop. La sœur d’In Swoop, Iffy (Australia) est à l’entraînement chez Gavin Hernon. Iota (Tiger Hill), leur mère, est pleine d’Highland Reel (Galileo). »

Élever pour courir. Depuis 1869, le haras compte dix-neuf victoires dans le Derby allemand. C’est un record dans la course la plus importante du programme germanique. Gebhard Apelt conclut : « Nous ne sommes pas des éleveurs commerciaux. Le Gestüt Schlenderhan produit avant tout pour courir et sommes donc totalement concentrés sur la qualité avec seulement vingt-cinq juments.

Bien que nous utilisions parfois des milers ou des sprinters, notre objectif reste les courses de 2.000m et plus. Une des clés de notre réussite, c’est la faible concentration de chevaux sur nos terres. Nous essayons d’avoir une densité très peu élevée. Notre haras est connu pour avoir un ratio de black types par naissances de tout premier plan. Un des meilleurs au monde. »

"all we are:just a dust in the wind"
09 Oct 2020 01:26 #1
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