Equidia Live - Jean-Yann Ricart
Créé le 28 décembre 2017
par
Julien Marcy
Apprenti chez Jean-Michel Bazire, Jean-Yann Ricart enchaîne les succès au trot monté cet hiver. Avec lui, on évoque ses chances sur les 2 jours à venir à Vincennes, où il aura en tout 4 montes. C'est aussi l'occasion d'en savoir un peu plus sur un jeune homme qui a le vent en poupe.
Il est en train de réaliser le meilleur hiver de sa carrière. A 23 ans, Jean-Yann Ricart se retrouve depuis quelques semaines sous les feux des projecteurs. Déjà parce qu’il a remporté dimanche dernier son premier G1, avec
Eveil du Châtelet lauréat surprise du Prix de Vincennes (G1), mais aussi parce qu’il enquille les succès sous la selle, la plupart pour son patron Jean-Michel Bazire chez qui il travaille depuis 4ans et demi. Depuis début novembre, il compte déjà 10 victoires et 14 places (dans les 4) en moins de 50 sorties. Avec désormais 41 succès depuis le début de sa carrière, il se rapproche vivement de la barre des 50, synonyme de passage chez les professionnels.
« C’est vrai que ça se passe très bien en ce moment. Je fais jusque là un hiver presque parfait » nous glisse t-il. « Je monte de bons chevaux et en plus je ne me suis pas beaucoup loupé quand j’avais une bonne chance. Jean-Michel (ndlr Bazire) m’a demandé de faire quasiment l’impasse sur l’été pour que je puisse me consacrer sur l’hiver. Il m’a alors assuré que je monterai la plupart des chevaux pour lui lors du meeting. C’est ce que j’ai fait, il a tenu promesse et ça fonctionne plutôt bien ! ». En arrivant à l’aube du meeting d’hiver avec une trentaine de victoires seulement, Jean-Yann Ricart avait donc de la marge avant d’atteindre les 50 succès et donc de perdre sa décharge d’apprenti. Un avantage au poids dont il bénéficie encore et dont il tire profit à merveille.
Mais il a aussi d’autres atouts qui fait sa force, atouts qu’il doit à son passé de gymnaste : « J’ai fait une dizaine d’années de gymnastique quand j’étais plus jeune. Comme j’étais un peu casse-cou, mes parents m’ont inscrit à la gym et j’ai adoré ça. Après, quand je suis rentré en apprentissage, j’ai dû arrêter, mais aujourd’hui encore mon passé me sert. Notamment en terme de souplesse et d’équilibre, ce qui est loin d’être inutile à cheval ! ».
Le public a pu ainsi apprécier ses prouesses. Après son succès dans le Prix de Vincennes dimanche dernier, devant la caméra de Paris-TurfTV, il nous a gratifié d’un joli salto arrière :
Une manière singulière de fêter l’événement, qui pourrait d’ailleurs devenir sa « marque de fabrique », alors qu’à la base « tout est venu d’un défi lancé lors d’une soirée » nous avoue t-il.
Revenant sur ce succès inattendu avec
Eveil du Châtelet (81/1 !), il lance spontanément « C’était exceptionnel ! Je l’aurais au moins vécu une fois ! Avant le coup on pensait pouvoir être 4 ou 5ème, mais au final, c’est nettement mieux ! « . On ne sait pas encore quand on reverra en compétition
Eveil du Châtelet, mais pour l’heure il est parti se reposer un peu à la campagne.
On redescend de catégorie ces prochains jours, mais on peut continuer à suivre en confiance le jeune homme. Vendredi à Vincennes (R1), il sera associé à
Abydos du Vivier (614) dans le Prix de Ponchâteau : « C’est une belle course pour lui et le lot ne semble pas plus relevé que la dernière fois. J’ai vraiment gagné facilement dernièrement. D’habitude il tire un peu, mais là il était très calme, bien sur le mord et il l’a fait avec la manière. Il commence vraiment à prendre les choses du bon côté et s’il fait sa valeur il a sa place dans les 3 sans problème. D’autant que la courte distance (ndlr 2175m) ne devrait pas le déranger ».
En revanche, ça s’annonce peut-être une peu plus compliqué avec
Canine Jones (801) dans la dernière ? « C’est vrai qu’elle n’a pas de marge du tout » nous explique t-il « mais l’avantage c’est que ce sera cette fois-ci sur la petite piste. Elle peine un peu dans la côte sur la grande piste, mais elle m’avait bien plu en novembre sur la petite piste quand elle prenait une 3ème place. Ca s’annonce compliqué pour la victoire, mais elle a sa place dans les 5 ».
Samedi, toujours à Vincennes, il se mettra en selle à 2 reprises. Dans la 1ère, il retrouvera
Bixenta du Gers (104) : « Elle n’a pas trop de marge dans cette catégorie mais elle est parfaite au boulot et j’en attend un bon comportement. Elle doit pouvoir se placer dans les 3 ».
Au cours de la même réunion, il sera aussi au départ du Prix Yvonnick Bodin, un Groupe 3 sous la selle réservé aux apprentis et lads-jockeys. Associé pour la 1ère fois au très bon
Caduceus des Baux (304), il aura une très bonne chance à défendre : « Ca fait un moment que son entourage m’a prévenu qu’il voulait me le confier pour cette épreuve. J’ai donc eu le temps de regarder ses courses en vidéos. C’est un super cheval qui est une des premières chances logiques de la course ».
Dimanche, c’est en revanche au bord de la piste, dans la peau du lad, qu’il suivra sa championne
Belina Josselyn dans le Grand Prix de Bourgogne (Groupe 2) : « Je m’en occupe tous les jours et je peux vous dire qu’elle est nickel en ce moment. Elle n’est peut-être pas encore à 100% mais elle en est pas loin. Et même si elle sera encore ferrée dimanche, elle est capable de briller. D’autant qu’on espère vraiment qu’elle termine dans les 3 pour qu’elle puisse décrocher officiellement sa qualification pour le Grand Prix d’Amérique« .