Philippe Allaire

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Philippe Allaire a été créé par icare

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21 Jan 2018 16:24 #1

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21 Jan 2018 16:25 #2

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21 Jan 2018 16:28 #3

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RĂ©ponse de Eleazar sur le sujet Philippe Allaire

Le Trot - Philippe Allaire, le franc-parleur

Il rĂ©alise, comme toujours ces derniĂšres annĂ©es, une premiĂšre moitiĂ© de meeting d’hiver superbe, alignant les succĂšs avec ses jeunes de 2 et 3 ans, et ponctuĂ© par une victoire prestigieuse dans le Prix de Cornulier. Philippe Allaire arrive dans sa soixantiĂšme annĂ©e ce qui, ajoutĂ© Ă  son talent, lui octroie la lĂ©gitimitĂ© de s’exprimer sur l’évolution du Trot en France. Retour sur un Trot Infos (n°246) et l’interview d’un homme connu pour ne pas pratiquer la langue de bois.


© JLL LeTrot

Reconnu pour ses aptitudes inĂ©galables Ă  identifier, trier, prĂ©parer et faire gagner les jeunes chevaux, Philippe Allaire est Ă©galement cĂ©lĂšbre pour son franc-parler et son sens de la formule. QuestionnĂ© par notre confrĂšre Jacques Pauc sur la maniĂšre dont un professionnel de son expĂ©rience apprĂ©hende les pratiques actuelles du trot Ă  travers son propre parcours, l’homme de Ready Cash rĂ©pond sans dĂ©tour. Extraits du numĂ©ro 246 de Trot Informations :

Vous aimez « fabriquer » des poulains, les rechercher et les acheter aussi. Pourquoi ?
À mon avis, celui qui ne « fait » pas de poulains a du souci Ă  de faire. S’il attend qu’on lui amĂšne de bons chevaux, il peut attendre longtemps. Donc, il faut aller les acheter ou bien les Ă©lever. Or moi, je n’ai qu’une quinzaine de pouliniĂšres, donc je dois en acheter, en recruter chaque annĂ©e. Avec les chevaux de courses, le plus important, c’est le recrutement. Il faut toujours ĂȘtre Ă  la recherche de bons chevaux et se mettre au sulky. Car je ne suis pas un entraĂźneur de salon. Cela dit, on est parfois déçu par certains poulains, des « morning glory ». J’ai Ă©galement « attendu » des moyens qui sont restĂ©s moyens. L’important est de les courir, lĂ  on voit vraiment ce qu’ils valent. Ce sont les plus douĂ©s qui font vivre les autres dans une Ă©curie ne l’oublions pas. Dureront-ils tous ? De toute façon, rien ne dure, alors


Justement, combien en essayez-vous par an au Haras de Bouttemont dont Michel Gougeon avait dit : « C’est un cinq Ă©toiles pour chevaux » ?
Cette annĂ©e, je devrais en dĂ©bourrer une trentaine chez moi, auxquels il faut ajouter quatre ou cinq autres chez Fabien Leblond-Maro qui fait du bon travail. De toute façon, je n’ai que soixante-dix chevaux, Ă©talons et poulains compris. Mais, chose importante, je suis dĂ©sormais chez moi au Haras de Bouttemont. Avant, je louais. Ici, je peux faire ce que je veux. C’est la vente de Tucson qui m’a permis d’acheter ce haras. Au dĂ©part, je m’étais dit que c'Ă©tait « un truc de milliardaire, que ce n'Ă©tait pas pour nous », car il y avait une piste d’aviation. Mais la rĂ©gion me plaisait et il y avait une riviĂšre. C’est cela qui me plaisait, l’eau, et la proximitĂ© de l’autoroute, plus que la maison. AprĂšs, j’ai tout fait construire Ă  mon idĂ©e dont les lignes droites sur la piste d’aviation (N.D.L.R. : Christophe Toulorge rappellera qu’au Haras de Bouttemont, demeurĂ© trente ans sans chevaux, furent Ă©levĂ©s les grands pur-sang Allez France ou Pawnesse et bien avant Poetess, une des rares juments Ă  avoir gagnĂ© le Prix du Jockey Club) !

Comment mettez -vous en route vos poulains et comment les jugez-vous ?
Prenons les « G » qui sont chez moi. En mars, on met les poulains aux longues rĂȘnes et on les attelle quelques jours, juste pour qu’ils s’en souviennent plus tard. Puis, on les relĂąche Ă  l’herbage. En aoĂ»t, ils sont rentrĂ©s et attelĂ©s avant les ventes de yearlings pour que je me rende un peu compte de ce qui me manque. Si je pense manquer de mĂąles intĂ©ressants, j’en achĂšte ou au contraire des femelles. Et si on manque de tout, il faut acheter de tout ! J’ai trois lignes droites de presque 1 200 mĂštres, une en sable, une en fibrĂ©e et une en terre pour l’étĂ©. J’ai fait construire aussi une piste ronde de 600 mĂštres et une piste couverte de presque 400 mĂštres pour les sortir lorsqu’il y a du mauvais temps ou qu’il fait encore nuit l’hiver. Cela me fait gagner un lot. En aoĂ»t-septembre, mes poulains - les « G » cette annĂ©e - font environ quatre kilomĂštres pas vite pour bien se cadencer sur ma piste ronde. Avec parfois un aller-retour sur la ligne droite mais tout doucement, avec un petit bout vite de 100 mĂštres quand on sent le cheval bien. Mais la ligne droite n’est pas l’idĂ©al pour les jeunes mĂȘme si mes 2 ans y travaillent dĂ©jĂ . Ensuite, durant l’hiver, ils ne font que du travail foncier, du kilomĂ©trage, pas vite. Puis en mars-avril, on commence Ă  accĂ©lĂ©rer pour les qualifier en juin en gĂ©nĂ©ral. Les vrais bons ont le « moteur », pas seulement de la vitesse. Avec la vitesse, on peut « bluffer » un peu au dĂ©but mais, sans la tenue, cela ne dure pas. Cela dit, je n’ai pas l’impression de travailler durement. Les chevaux aiment aussi que l’on varie le menu : aller sur une piste ronde, puis en ligne droite, une autre fois sur la piste en terre, en fibrĂ©, celle prĂšs de la riviĂšre, aller au pĂ©diluve ou au marcheur dans l’eau comme au haras de Rollon (oĂč,chaque annĂ©e, Ready Cash va deux fois un mois ), etc. Ils aiment changer d’endroit et mĂȘme d’écurie parfois (rires). Ce sont des nomades au dĂ©part, ne l’oublions pas.

D’ailleurs, vous aviez changĂ© votre mĂ©thode d’entraĂźnement Ă  l’époque de Gai Brillant, n'est-ce pas ?
Oui, il y a une vingtaine d’annĂ©es, j’étais passĂ© Ă  l’interval-training, au fractionnĂ©, la mĂ©thode d’entraĂźnement des SuĂ©dois. Cela avait Ă©tĂ© trĂšs amĂ©liorateur comme en athlĂ©tisme. J’avais arrĂȘtĂ© d’entraĂźner au compteur (la vitesse) pour entraĂźner au compte-tour (le kilomĂ©trage). C’est moins « agressif » pour les chevaux. Au dĂ©but, je ne comprenais pas grand-chose avec les boitiers sur les sulkies, les « cardio ». Mes chevaux ne s’arrĂȘtaient pas mais n’accĂ©lĂ©raient pas non plus. J’avais failli craquer bien des fois, mais j’ai continuĂ©, fait des lignes droites. Puis, c’est venu, voir les rĂ©ussites notamment de Gai Brillant ou Holly du Locton. On les a fabriquĂ©s comme cela, au compte-tour. Il ne fallait pas qu’ils galopent, on travaillait en 1’30’’ Ă  80 pulsations/minute, puis ils sont passĂ©s Ă  1’25’’ toujours Ă  80 pulsations/minute, etc. On faisait quatre fois 1 000 mĂštres ou six fois 700 mĂštres en ligne droite, avec des temps de rĂ©cupĂ©ration d’une minute et demi. C’est important le temps de rĂ©cupĂ©ration. Aujourd’hui, avec mes chevaux de tout Ăąge, je fais quatre fois 700 mĂštres sur ma ligne droite. Mais certains ont compris, comme Dawana, et ne se fatiguent plus trop sur la derniĂšre ligne droite. L’entraĂźnement se fait au feeling aussi bien sĂ»r. J'ai aussi retenu la leçon de mon pĂšre et de LĂ©opold Verroken qui disaient : « Il ne faut jamais commencer une journĂ©e de travail avec des chevaux moyens ou difficiles, mais toujours commencer par les trĂšs bons. Il faut travailler le trĂšs bon d’abord, car il ne faut pas s’énerver ». On peut faire les poulains l’aprĂšs-midi.

Mais, aujourd’hui, on voit des chevaux « s’envoler » dĂ©ferrĂ©s des quatre pieds, montĂ©s en avant, etc. Tout a encore changĂ©. En bien ?
La monte en avant, l’interval-training, l’entraĂźnement en ligne droite et le sang amĂ©ricain ont changĂ© la donne, c’est certain. Tout le monde s’en est rendu compte. Le dĂ©ferrage aussi mais je pense que son interdiction Ă  2 et 3 ans par la SECF est une bonne chose, car les chevaux Ă©taient « massacrĂ©s » Ă  ces Ăąges-lĂ . Je l’avais d’ailleurs dit au dĂ©but, mais ma voix ne compte pas. En outre, le dĂ©ferrage des quatre pieds - pas celui des postĂ©rieurs qui est une rigolade - fait souvent rĂ©aliser des sur valeurs aux chevaux. Cela fausse le jeu, celui de l’élevage Ă©galement, car la majoritĂ© des grands Ă©talons ont montrĂ© leur classe jeunes. Et prenons les « B », premiĂšre gĂ©nĂ©ration de trotteurs interdite de courir dĂ©ferrĂ© Ă  2 et 3 ans, on trouve Bold Eagle, Bird Parker, Belina Josselyn, Bilibili, Billie de Montfort, Brillantissime, Briac Dark, Bellissima France, etc., et la plupart sont encore en piste. On ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une mauvaise gĂ©nĂ©ration ou d’une gĂ©nĂ©ration massacrĂ©e. Maintenant, est-ce que les gens se rendent bien compte des exploits que doit faire Bold Eagle avec 350 grammes aux antĂ©rieurs pour battre les dĂ©ferrĂ©s ? Concernant l’élevage, on peut enfin noter que Coktail Jet a toujours couru ferrĂ©, au moins des antĂ©rieurs, Prodigious aussi, Goetmals Wood et GanymĂšde ferrĂ©s, Love You dĂ©ferrĂ© seulement deux ou trois fois dans sa vie, Ready Cash ayant tout gagnĂ© ferrĂ© des antĂ©rieurs. Or, il s’agit bien des tĂȘtes de liste des Ă©talons de ces derniĂšres annĂ©es, non ? Est-ce un hasard ? Alors, quand j’entends certains jeunes entraĂźneurs dire « on va le dĂ©galocher - car ils ne disent mĂȘme pas dĂ©ferrer - des quatre pieds et lui mettre des ƓillĂšres », je me dis que l’on est loin des Soren Nordin, Stanley Dancer, Pierre-DĂ©sirĂ© Allaire ou Jean-Pierre Dubois qui se faisaient mal Ă  la tĂȘte pour faire ferrer leurs chevaux et trouver le bon tempo."
02 FĂ©v 2018 13:18 #4
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