Paris Turf - Record - Plus rien nâarrĂȘte Yoann Lebourgeois : Sept extra
Par
Sébastien PIAZZA | Publié le samedi 3 novembre 2018
Yoann Lebourgeois.
Un mois dâoctobre dâanthologie, qui le fait entrer dans le livre des records des courses. Soixante succĂšs en vingt-six jours de compĂ©tition, et un retentissant coup de sept pour Halloween, qui place Yoann Lebourgeois plus que jamais dans la course au Sulky dâOr.
Avec Câest extra, sorti en 45 tours en 1968, le chanteur LĂ©o FerrĂ© sâattire un nouveau public qui ne le quittera plus. Dans son domaine, Yoann Lebourgeois sait aussi se faire aimer des turfistes. Cet automne, le garçon se sublime, au point dâaller rejoindre des sommets. Au plus haut des cimes. Son Everest, le Normand lâatteindra sans doute le 31 dĂ©cembre. DĂ©crocher un quatriĂšme Ătrier dâOr et, pour la premiĂšre fois, le titre au combinĂ© (attelĂ©/montĂ©) reprĂ©sente une consĂ©cration.âPas une fin en soi. Avec 262 gagnants, rien ne sâoppose, dâailleurs, Ă ce que le binĂŽme quâil forme avec son agent (Edith Goetz) ne convoite la formule complĂšte (Sulky dâOr). LâappĂ©tit vient toujours en mangeant, paraĂźt-il... Mercredi soir, en Champagne, Ă lâissue de son septiĂšme succĂšs de la journĂ©e (deux Ă Paris, cinq Ă Reims), un record national, au trot, avec le bien nommĂ© Excellent Day, Yoann Lebourgeois ne rĂ©alise pas vraiment la portĂ©e dâun tel exploit. âJe nâai pas eu trop le temps de me poser ; jâavais du travail Ă Vincennes et jâai aussitĂŽt pris la route pour Reims, oĂč je pouvais compter sur de bonnes cartouches.â Chacun, pourtant, ira de son petit commentaire sur les rĂ©seaux sociaux. âCap sur les 300 ; bravo pources victoires et cette abnĂ©gationâ, poste, admiratif, le jockey de plat Pierre-Charles Boudot. Sâil ne lâavouera pas, Yoann Lebourgeois a du mal Ă cacher la fatigue qui se lit sur son visage. Cette annĂ©e, il nâa pas comptĂ© les dĂ©placements, sortant clairement de sa zone de confort en quittant souvent son camp de base normand, lĂ oĂč il engrange Ă©normĂ©ment de succĂšs (Caen - Cabourg). Ses traits sont un peu tirĂ©s, mais le trentenaire sait quâil vit une pĂ©riode euphorique. âCâest de la bonne fatigue ; ça me va trĂšs bien comme çaâ, ajoute-t-il aprĂšs avoir offert Ă un bambin sa cravache. Un cadeau collector. Et maintenant ?
Sâil aura probablement du mal Ă rĂ©aliser des mois de novembre et dĂ©cembre aussi flamboyants que celui qui vient de se terminer, le partenaire (entre autres) de Traders revient Ă huit longueurs de Jean-Michel Bazire dans la course au Sulky dâOr. Peut-il le priver dâun vingtiĂšme sacre ? âOn sait trĂšs bien que Jean-Michel est au ralenti, mais quâavec lâarrivĂ©e du meeting dâhiver, tout va se dĂ©bloquer pour lui ; je ne mâoccupe pas de ça.â Dâautres le font Ă sa place. Son talent, sa capacitĂ© Ă transcender ses partenaires, la qualitĂ© des chevaux auxquels il est associĂ© et le capital sympathie dont il bĂ©nĂ©ficie sont autant dâatouts dans son jeu. JMB a toutefois (encore) les cartes en main. Mais pour combien de temps ?