Rafael Nadal
Il a annoncé qu’il prendra sa retraite dans quelques semaines , il aura été l’un des plus grands champions sportifs de ce siècle , l’un des plus sympathiques aussi , le portrait qui suit semble bien le dépeindre :
Rafael Nadal, l’éloge de la normalité
Le destin extraordinaire d'un humain ordinaire… Telle est l'histoire de Rafael Nadal, le plus grand des joueurs que la terre battue ait jamais porté. Derrière le super-héros à la tenue d'extra-terrien qui parcourt le monde à la chasse aux records, se cache l'être discret, qui rêve de pêche au large, de golf ou de Real Madrid. L'homme invincible a peur du noir et se fait invisible, planqué sous sa couette, dès qu'il entend le moindre orage.
Lorsqu'il range dans son casier les super-pouvoirs de son bras gauche de mutant, Nadal redevient simplement Rafael. « Il y a deux Rafa, sourit Benito Perez Barbadillo, l'attaché de presse du n° 1 mondial, qui le connaît depuis quinze ans. Sur le court, c'est comme un animal, il paraît très dur. En dehors, vous pouvez demander à n'importe qui, il est adorable, humble, normal.
Il a accepté ce rôle de joueur et tout ce qui va autour de ce travail. Mais la ligne directrice est la même. Il a toujours évolué avec des valeurs identiques dans sa carrière et dans sa vie. S'il n'avait pas été tennisman, il cultiverait le même sens de la famille, de l'amitié, du respect, de l'effort… Avec tout ce qu'il a accompli dans le monde du sport, la logique aurait voulu qu'il change, qu'il se prenne pour un autre. Mais les racines de son île sont ancrées en lui. » En toutes circonstances l'homme reste un parangon de politesse.
Tomeu Salva est le copain d'enfance de Rafa. Joueur modeste - il doit à son meilleur ami deux finales en double sur le circuit ATP -, il enseigne aujourd'hui à la Rafa Nadal Academy, à quelques hectomètres de la maison des Nadal. « Il n'y a que là qu'il peut vivre en paix, souffle-t-il. Rafa est quelqu'un d'extrêmement casanier et ailleurs, il souffrirait de sa popularité. Ici, il va faire ses courses au supermarché et il ne se passe rien. Il sort avec ses amis et on ne le dérange pas! C'est un enfant du coin, parmi les autres. Ni plus, ni moins. »
Le roi de l'ocre a toujours été bien entouré. De son grand-père musicien Rafael, décédé en septembre 2015, à Xisca, sa compagne depuis 2005, en passant par ses parents Sebastian et Ana Maria, sa sœur Isabel ou ses oncles Rafael, Miguel-Angel et Toni, qui l'aura accompagné près de 30 ans sur les courts, avant de passer la main à Carlos Moya.
Carlos Moya, l'ex-n° 1 mondial, né à Palma de Majorque et vainqueur à Paris en 1998, a été le grand frère, le guide, la source d'inspiration du jeune champion en devenir. « De l'extérieur, ça donne l'image d'un clan fermé, avoue Costa. Mais ce sont des gens bons, qui n'aiment pas le conflit et avec lesquels il est facile de dialoguer. » La base qui permet de garder le cap.
Son but, c'est juste d'être chaque jour une meilleure personne. Il est heureux comme ça… »
Le Parisien