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Quand une porte se ferme, une autre s’ouvre. La saison italienne de Gérald Mossé vient de s’achever avec 31 victoires, dont le classique Premio Parioli (Gr3) et le Premio Lydia Tesio, pour 206 montes. Le pilote se prépare pour un avenir avec la casaque de Son Altesse l’Aga Khan.
Par Franco Raimondi
Grand professionnel et citoyen du monde, Gérald Mossé connaît bien les règles du métier et le prestige d’une casaque qu’il a portée neuf saisons comme premier jockey. Il nous a confié : « Si tout se passe bien, je passerai l’hiver au Bahreïn puis je reviendrai en France. Je n’ai pas de contrat mais je travaillerai en principe avec le support de l’écurie de Son Altesse l’Aga Khan, comme deuxième jockey à disposition de ses entraîneurs. Je ne veux prendre la place de personne et, comme je viens de le dire, je n’ai pas un contrat mais un accord amiable, un engagement mutuel. Une écurie d’une telle importance peut offrir de belles opportunités et je la connais bien. Je ne veux déranger personne ni déstabiliser des équipes… En plus de ça, comme d’habitude, je serai à la disposition des entraîneurs et des propriétaires qui auront la gentillesse de me faire confiance, en France et à l’étranger. »
Entraîneur ? Oui, un jour…
Gérald Mossé commence aussi à étudier pour devenir un jour entraîneur mais sa carrière de jockey reste sa priorité. Il ne s’en cache pas : « Oui, un jour, j’espère devenir entraîneur mais pour le moment je suis encore jockey et ça me procure beaucoup de plaisir. Je ne fais pas un travail : je suis ma passion, mon goût pour la compétition. Ce n’est pas une vie de sacrifices. J’ai deux passions : voyager et monter à cheval, le matin et surtout en course. Je m’amuse encore et je suis en pleine forme. Si vous regardez les grands jockeys, vous savez que l’expérience est un plus. C’était comme ça à l’époque de Lester Piggott et Yves Saint-Martin et c’est encore valable. Je tiens à souligner le record de mon ami Jorge Ricardo. Il a 59 ans, il a vaincu le cancer, il est devenu le jockey recordman du monde par victoires et il a continué pour atteindre l’objectif de 13.000 victoires. Quand il y est arrivé, en septembre, il a décidé de poursuivre et il ne cesse de gagner des courses. Pourquoi ne raccroche-t-il pas ? Parce qu’il a le feu de la passion. »
Le chouchou de La Scala.
Les turfistes italiens ont beaucoup apprécié la saison 2020 de Monsieur Mossé, comme ils l’ont surnommé. Le Dottor Bianchi, un vrai mordu de San Siro, nous a dit le jour de sa dernière monte à San Siro : « Maintenant ce sera beaucoup moins amusant de regarder les courses. Il nous a montré des choses qu’on ne voyait pas depuis longtemps. Il change les chevaux. » Le public milanais est très exigeant, difficile à conquérir. San Siro est toujours La Scala du galop… Gérald Mossé a tout de suite compris ce qu’il fallait faire pour se faire apprécier. Il nous explique : « On a vécu une saison spéciale, avec la limitation du public et ensuite le huis clos mais l’ambiance de San Siro est exceptionnelle. Tout le monde adore et comprend très bien les courses. Même avec peu de turfistes dans les tribunes et les gestes barrières, j’ai passé de grands moments. C’est un feeling que j’ai trouvé sur très peu d’hippodromes dans le monde et j’ai monté un peu partout. Un hippodrome avec très peu de public, c’est triste. En Italie, c’est un peu moins triste… »
Deuxième du classement.
Les résultats chiffrés ne reflètent pas le vrai impact du pilote français. Trente et une victoires sur 206 courses, toutes à San Siro et Capannelle car il n’a pas monté sur d’autres hippodromes. Il a terminé deuxième du classement de San Siro et il a décroché six victoires black types, dont le classique Premio Parioli (Gr3), en selle sur Cima Emergency (Canford Cliffs). Monsieur Mossé a beaucoup aimé cette expérience : « Je ne la juge pas bonne mais très, très bonne ! J’ai été accueilli de façon exceptionnelle, ce qui n’est pas évident quand vous arrivez dans un nouveau pays. D’accord, ma fille est mariée avec un jockey italien et ça m’a peut-être un peu aidé, mais c’est un détail. L’ambiance dans le vestiaire et dans les écuries est très conviviale, je dirais même qu’il y a une vraie complicité entre tous les professionnels, des entraîneurs aux jockeys, des propriétaires aux lads. C’est une vraie découverte, nous faisons un travail basé sur la compétition mais en Italie tout le monde est très fier de faire partie du monde des courses. »
Le bon accueil. Et pourtant…
Quand il est arrivé, au printemps, les grognements n’ont pas tardé. On entendait dire : il est cuit, il sera grillé dans trois semaines ou il arrêtera très vite. Il s’est passé exactement le contraire : « Quand je suis arrivé, je ne connaissais pas très bien Bruno Grizzetti ni Diego Romeo, le propriétaire de la Scuderia Incolinx. L’accueil a été génial, je n’ai pas eu un seul instant l’impression d’être traité comme un vieux meuble. Mes confrères, les plus jeunes et les plus vieux, m’ont toujours respecté tout comme les cavaliers d’entraînement. Ils m’ont demandé des conseils et ils m’en ont donné. Au fil des semaines, d’autres entraîneurs m’ont fait monter. J’ai adoré ça et j’ai gardé des bons souvenirs et des bonnes relations. Quand ce sera possible, je reviendrai en Italie pour les bonnes courses. »
Quelle place pour l’Italie ?
La compétitivité du galop italien a beaucoup baissé dans la dernière décennie. Gérald Mossé est en bonne place pour juger quel est le niveau actuel. En bon reporter il nous confie : « Les investissements des propriétaires ont baissé et il ne s’agit pas d’un problème d’allocations car, cette année, en Europe, l’Italie a été le seul pays qui a gardé des allocations au même niveau que 2019 et les bonnes courses sont très alléchantes. Les structures, les hippodromes et les centres d’entraînement sont de bonne qualité mais il faut mieux les entretenir. Les professionnels connaissent leur métier. Je pense qu’il s’agit d’un problème de management. Le gouvernement donne de l’argent mais il ne s’occupe pas d’aider vraiment les courses. Il faudrait une structure comme France Galop, des gens vraiment concernés par les courses, alors que les réponses qui arrivent de la politique sont assez décevantes. Malgré ça l’Italie peut redevenir un grand pays de courses, c’est son rôle depuis toujours. »
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