Elisabeth Allaire

Ca fait un peu plus de six mois que l'ancienne jockey de trot s'est installée comme entraîneur de galop spécialisée obstacle.
Ses résultats sont plutôt encourageants jusqu'ici (6 victoires et 13 places pour 31 partants en 2022, avec 15 chevaux).
D'autant plus qu'elle vient de récupérer les 6 chevaux de Catherine et Jean-Pierre Coiffier, les propriétaires de L'Autonomie et a maintenant 28 chevaux dans ses boxes.

Parcours assez typique d'une bonne apprentie au trot monté : tout va bien jusqu'à 50 victoires, avec les 10 kg de décharge et l'avantage sur les garçons grâce au poids. Carrière terminée dès le passage professionnelle. Plus de décharge et désavantage contre les garçons à cause du poids (souvent contraintes de monter avec du poids mort).
Elle était très lucide à ce sujet à l'époque :

En 2013, elle disait déjà vouloir se tourner vers le galop :
« J’aimerais devenir entraîneur de galopeurs, et non de trotteurs. Il faut réussir à percer et si cela ne fonctionne pas, tant pis mais au moins j’aurais essayé. Car pour moi, carrière de jockey pour une femme, c’est assez difficile ; il faut vraiment sortir du lot comme Nathalie Henry et cela est vraiment dur puisqu’il faut avoir les bons chevaux et être surdouée. »

En plus de son expérience dans le trot, elle a travaillé deux ans chez Alain de Royer-Dupré, est passée par Keeneland aux USA et chez John Gosden en Angleterre, durant un été. Après sa carrière de jockey de trot, elle est partie en Irlande, six mois chez Willie Mullins puis trois ans et demi chez Joseph O’Brien. De retour en France, elle a fait un long passage chez François Nicolle avant de s’installer entraîneur au haras de Bauvatier, à Crèvecœur-en-Auge (Calvados)

«Lorsque nous avons acquis le haras de Bauvatier, il y avait seulement une piste de trot et une ligne droite de 900m qui monte. Nous avons refait la piste de trot en sable standard. Nous avons également aménagé un huit au milieu, des obstacles (haies et steeple), et nous allons rallonger la ligne droite à 1.100m en montant.» 

Élisabeth Allaire a choisi de se spécialiser dans l’entraînement de sauteurs. «J’aime beaucoup le plat, mais l’obstacle m’intéresse plus. C’est une discipline qui se rapproche du trot au niveau du travail, de la condition du cheval… C’est quelque chose qui m’a toujours intéressée. Je suis passionnée par les grands chevaux d’obstacle. Je trouve cela magnifique.» 
 «Mon expérience dans le trot me sert énormément. En particulier pour ce qui concerne la ferrure pour des chevaux qui n’ont pas de bons aplombs, mais aussi des soins, des kilomètres qu’on leur donne… Le trot a été une de mes meilleures écoles.» 

Première victoire de groupe pour Elisabeth Allaire avec Kamsinea dans le Prix Magalen Bryant - Prix Bournosienne 2023 (Gr2, haies, Auteuil)

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Extraits d'un portrait d'Elisabeth Allaire dans Paris Turf . La jeune entraîneur de 30 ans basée à Crèvecœur-en-Auge, s'est lancée dans l'entraînement de galopeurs il y a deux ans. Issue d'une grande famille du trot, elle a choisi une voie différente.

« Quand j'étais jeune, je voulais intégrer l'Afasec de Grosbois, mais mon père me l'a interdit. La raison ? J'étais petite et légère donc, d'après lui, il fallait à tout prix que j'aille chez les galopeurs », confie-t-elle.

Après des expériences formatrices chez de grands entraîneurs comme Alain de Royer Dupré et John Gosden, elle est revenue un temps dans le trot familial, remportant 60 victoires comme jockey. Mais sa passion pour le galop l'a emporté : « J'ai toujours aimé voyager. Au trot, c'est plus compliqué et surtout plus restreint ».

À 28 ans, elle décide de s'installer comme entraîneur : « Mon souhait a toujours été de devenir entraîneur. J'aime être à cheval tous les matins. Je ne me voyais pas rester assise dans un sulky. J'aime le contact avec le cheval. L'obstacle me passionne davantage que le plat. »

Son centre d'entraînement privé comprend une piste ronde de 1.200 mètres et une piste en ligne droite de 1.100 mètres en montée, sa fierté : « J'ai toujours rêvé d'avoir une piste en côte. Cette envie m'est venue grâce à mes diverses expériences à l'étranger. Pour travailler les chevaux, c'est exceptionnel. »

Elle peut compter sur l'aide précieuse de son compagnon, le jockey Théo Chevillard : « Nos caractères sont différents, donc c'est très bien. Pour ma part, j'ai tendance à être rapide dans mes réflexions, mais également dans mes prises de décisions. Théo, lui, est plus posé. »

Ses succès récents incluent Kamsinea, vainqueur du Prix Magalen Bryant (Gr. II), et Guarana, lauréat du Prix André Michel (Gr. III). Son meilleur atout actuellement est Kamaro d'Huez, qui a remporté le Prix de Craon (Gr. I aqps).

Sur sa vision de l'entraînement : « La quantité ne m'intéresse pas. Ce que j'aime, c'est la qualité. Cela ne sert à rien d'avoir soixante-dix chevaux qui n'avancent pas. Je préfère en avoir trente qui sont bons. »

Ses ambitions pour l'avenir : « J'espère avoir un bon cheval pour courir le Grand Steeple-Chase de Paris (Gr. I), mais cela fait seulement deux ans que je suis installée, donc j'ai conscience qu'il faut que je patiente. [...] Si je pouvais avoir juste cinq chevaux qui courent les belles courses d'Auteuil, ce serait déjà magnifique... »