Rachael Blackmore raccroche les bottes. À 35 ans, elle a décidé de mettre un terme à sa brillante carrière par un dernier succès, en selle sur
Ma Belle Etoile.
C'était à Cork, samedi, sous la houlette d'Henry de Bromhead, le magicien de Knockeen. Une sortie de scène en forme de révérence pour celle qui, en 2021, était entrée dans l'histoire en remportant le
Grand National avec
Minella Times. Première femme à triompher dans cette course, légende de l'obstacle.
"Mes journées en tant que jockey sont désormais derrière moi.", a-t-elle annoncé, avec simplicité.
"Je sens que le moment est venu." Entre tristesse et gratitude, elle évoque ces seize années passées à tutoyer les nuages, à défier les lois de la pesanteur et les préjugés.
De
Honeysuckle dans le
Champion Hurdle à
A Plus Tard dans la
Cheltenham Gold Cup, en passant par
Captain Guinness dans le
Champion Chase et
Bob Olinger dans le
Stayers' Hurdle, elle a coché toutes les cases du panthéon de Cheltenham. Un exploit que peu de jockeys, hommes ou femmes, peuvent revendiquer.
Shark Hanlon lui offrit sa première victoire et la propulsa championne conditionnelle. Mais c'est une conversation dans un taxi en route pour Aintree, entre Eddie O'Leary et Henry de Bromhead, qui changea le cours de son destin.
"Sans Henry, mon histoire n'est pas la même.", reconnaît-elle avec une lucidité touchante.
Dix-huit victoires au Cheltenham Festival ornent son palmarès. Mais au-delà des chiffres, c'est une révolution silencieuse qu'elle laisse dans son sillage.
"Ca fait bizarre de ne plus pouvoir dire que je suis jockey... qui suis-je maintenant !" s'interroge-t-elle, avec cette pointe d'humour qui la caractérise.
Brian Hayes, les équipes de Knockeen, les propriétaires, les médecins, les sponsors : elle n'oublie personne dans ses remerciements, avec cette élégance qui fut sa marque de fabrique en selle. Comme ces chevaux qui
m'ont offert les plus beaux jours de ma vie et auxquels je suis la plus reconnaissante.